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Lexique

Anti-inflammatoires (médicaments)

Ces substances, très nombreuses, ont la propriété de réduire l’inflammation et la douleur. Parmi elles figurent l’aspirine, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens et les corticoïdes. Nous avons les anti-inflammatoires, sans mentionner « non-stéroïdiens » : ces médicaments sont très utilisés, certains sans ordonnance.


Borborygmes

Gargouillements produits dans le ventre par les gaz et les liquides intestinaux.


Coloscopie

La coloscopie est un examen qui permet l’exploration visuelle du rectum et du côlon à l’aide d’un endoscope souple introduit par l’anus. La coloscopie courte ou rectosigmoïdoscopie explore le rectum et le côlon sigmoïde, et elle se fait sans sédation*.

L’iléo-coloscopie explore tout le côlon et les dernières anses grêles. Elle exige un lavage colique par l’ingestion la veille de quatre à cinq litres d’une solution de macrogol, produit de synthèse non absorbé par l’intestin grêle ni par le côlon. Une sédation* ou une anesthésie générale est nécessaire. L’examen non invasif du côlon par coloscanner ou coloscopie virtuelle est en cours d’évaluation de coût et d’efficacité.


Digestion

C’est le processus au cours duquel l’appareil digestif modifie les aliments pour les transformer en nutriments*. Ce terme est utilisé dans le langage courant pour désigner des sensations désagréables provenant des organes digestifs.


Dyspepsie

C’est une impression de « digestion » difficile, quelle qu'en soit la cause.


Échographie

Examen complémentaire non invasif* qui réalise des images de certains organes à l'aide d’ondes sonores de fréquence élevée que sont les ultrasons. L’échographie est indolore et sans risque, relativement peu onéreuse. C’est très souvent le premier examen complémentaire à être réalisé pour rechercher une pathologie digestive.


Fermentation

Dégradation de substances organiques complexes, en particulier les hydrates de carbone, par des microorganismes (levure, bactérie, etc.) qui utilisent l’énergie libérée. La fermentation se produit dans un milieu dépourvu d’oxygène, contrairement à la respiration par les cellules de nos organes, qui nécessite de l'oxygène. L’homme utilise les produits finals de nombreuses fermentations, comme ceux de la fermentation alcoolique.


Flatulence

Ce mot a deux sens ; il est donc assez imprécis. Son premier, est plus connu sous le nom de pet qui désigne l’expulsion éventuellement bruyante par l'anus de gaz produits dans le côlon, souvent d'odeur nauséabonde. Son deuxième désigne les gaz intestinaux produits en quantité anormale, donnant lieu à un ballonnement plus ou moins important, et à un météorisme* et à des borborygmes, éventuellement suivis de l’émission de gaz par l'anus.


Gaz digestifs

Chaque fois qu’on avale un liquide ou un solide, on ingère un peu d’air, et le volume quotidien dégluti est d’environ deux litres. Des gaz sont de plus formés en petite quantité dans le tube digestif. La plus grande partie des gaz diffuse à travers la paroi du tube digestif et se dissout dans le sang pour être éliminée par les poumons. La sensation de ballonnement abdominal ou flatulence n’est pas causée par un excès de gaz digestifs, mais plutôt par une hypersensibilité viscérale. Une faible quantité des gaz intestinaux est normalement expulsée par l’anus en cinq à dix émissions par jour. Le volume de ces gaz et leur nombre augmentent avec la richesse des aliments en hydrates de carbone non absorbés dans l’intestin grêle.


Météorisme

C’est un gonflement évident qui pourrait être mesuré par l’accroissement du tour de taille. Le mot évoque l’atmosphère, donc les gaz qui sont tenus pour responsables de ce symptôme. En fait, ils ne le sont qu’en partie, le gonflement est surtout en rapport avec le relâchement réflexe des muscles de la paroi, consécutif à la douleur provenant des intestins.


Nutriments

Ce sont des substances solubles provenant de la digestion des aliments. Une fois absorbés, ils sont transformés par le foie pour être utilisés par tout l’organisme. Ils apportent aux organes les éléments nécessaires à leur maintien en vie.


Péristaltisme

Ce sont des contractions coordonnées des muscles de la paroi du tube digestif assurant la progression du contenu de la bouche vers l’anus.


Qualité de vie

La nocivité de la maladie - mais aussi des traitements - affecte la vie du sujet malade. La réduction de la qualité de vie a été mesurée de façon aussi objective que possible. Cette mesure a été faite en recherche clinique en demandant à des malades de répondre à un questionnaire validé en langue française. Les questions portent sur l'activité physique et professionnelle, l'état psychologique, la relation avec l'entourage et les sensations éprouvées.Ce paramètre est pris en compte, en plus de l'allongement espéré de la vie, par exemple lors de la mise en route du traitement d'un cancer.


Sédation

Synonyme de soulagement, c’est l’atténuation ou la disparition des symptômes, spontanée ou thérapeutique, Ce mot est également utilisé pour désigner le traitement qui vise à atténuer la douleur et la conscience pour qu’un patient supporte un examen désagréable, pénible ou douloureux.


Stress

Ce mot signifie en anglais effort intense, tension, contrainte. Il a été défini initialement, par l’auteur de ce concept comme un syndrome général d'adaptation de l’organisme à un changement. Par la suite, il a exprimé l'ensemble des perturbations biologiques de l'organisme en réaction à n'importe quelle demande physique ou psychique à laquelle il doit faire face. Par extension, il a désigné l'agression subie par cet organisme. Aujourd'hui, il est utilisé pour résumer en un mot un surmenage ou une situation désagréable et agressive.


Systèmes nerveux sympathique et parasympathique

C’est l’ensemble des structures nerveuses qui tiennent sous leur dépendance la vie végétative à laquelle participe l’appareil digestif. Elles sont aussi dénommées système nerveux végétatif ou système nerveux autonome.Les fonctions des organes de l’appareil digestif sont régulées par ces structures nerveuses sans intervention de la volonté.

La colopathie fonctionnelle est une maladie des intestins qui se manifeste par des douleurs au ventre et des troubles du transit intestinal. L’adjectif « fonctionnelle » indique qu’il n’y a aucune lésion ni des intestins ni ailleurs, pas de fièvre, pas de diminution de l’appétit, d’amaigrissement ni de fatigue. Bref, on a mal au ventre et l’on n’évacue pas comme il faut ses intestins, mais on est par ailleurs en bonne santé.


À partir de la description des symptômes, le médecin aura à vérifier l’absence de maladie intestinale ou de traitement, ou encore d’habitudes alimentaires qui pourraient être à l’origine des symptômes. Finalement, le récit du patient fournit les seuls critères dont dispose le médecin pour en venir au diagnostic de colopathie fonctionnelle.


Le terme de colite spasmodique, encore en usage il y a quelques dizaines d’années, prête à confusion car le mot colite est réservé aux lésions inflammatoires ou infectieuses de l’intestin, ce qui n’est pas le cas.


Les mécanismes responsables sont complexes et mal connus. Il existe une composante motrice (les intestins ne se contractent pas de façon harmonieuse) et des anomalies sensitives (la sensibilité des intestins est excessive.) On comprend donc qu’il y a une participation nerveuse de la motricité des intestins autant qu’une excessive perception des sensations digestives. On ignore si les anomalies à l’origine des troubles moteurs et sensitifs demeurent cantonnées aux structures nerveuses présentes dans la paroi de l’intestin ou si elles touchent aussi d’autres éléments du système nerveux sympathique et parasympathique (voir le lexique ci-dessous). On a également envisagé une participation psychique à cette maladie, et même, allant plus loin, soutenu qu’elle pouvait avoir le psychisme pour seule origine.


Il n’y a actuellement aucune preuve permettant d’attribuer les troubles exclusivement aux intestins. On n’a pas non plus la certitude d’une prédisposition psychologique aux sensations douloureuses en provenance du ventre.


Le syndrôme du côlon irritable est d’une grande fréquence : on estime qu’en France, environ quinze pour cent des adultes en souffrent, plus de femme que d’homme et en général commençant avant l’âge de trente ans. Cette maladie ne fait pas courir un danger vital, elle ne nécessite pas de chirurgie et ne prédispose pas au cancer du côlon.


Symptômes


Ils sont très nombreux ; chacun est variable dans son intensité et la gêne qu’il procure. Le sujet se plaint de douleurs abdominales, de troubles du transit intestinal et de ballonnements. Les symptômes évoluent par poussées de plusieurs jours ou semaines et peuvent être différents d’une crise à l’autre. Cela explique les difficultés à les décrire au cours de l’entretien avec le médecin, et le temps qu’il faut au patient pour le faire, le même qu’il faut au médecin pour écouter.


Douleurs


Les douleurs abdominales sont de tous types : crampes, coliques, pesanteur, impressions de torsion, de piqûres, ou simple gêne. Elles sont lancinantes, mobiles, vont et viennent, parfois de même type et parfois différentes. Elles occupent en général une large surface de l’abdomen, souvent étendues en barre, ce que la personne qui consulte désigne avec son avant-bras posé transversalement comme s’il coupait son corps en deux.

Douleurs


Elles peuvent se produire dans une partie de l’abdomen restant la même ou différente d’une poussée à l’autre. Localisées et intenses, elles font penser à une maladie touchant un organe sous-jacent. Lorsqu’elles prédominent à droite, le malade ou le médecin peuvent un moment se demander s’il ne s’agit pas d’une colique hépatique, d’une colique néphrétique droite ou d’une appendicite.


Les douleurs peuvent s’exprimer principalement dans la fosse iliaque et le flanc gauches et conduire à évoquer une colique néphrétique gauche ou, chez un sujet de plus de cinquante ans, l’infection d’un diverticule du côlon sigmoïde.


Chez la femme, une douleur du bas de l’abdomen, dans l’hypogastre ou une fosse iliaque (Figure : quadrants de l’abdomen), droite ou gauche, peut évoquer une salpingite aiguë ou une autre maladie gynécologique.


La démarche du médecin consiste à grouper des symptômes disparates et d’autres informations pour décider de les attribuer à cette singulière maladie.


Troubles du transit intestinal


Le trouble du transit le plus fréquent est la constipation. Elle est définie médicalement par le fait d’avoir moins de trois selles par semaine. Du point de vue du malade, c’est aussi avoir des selles dures, difficiles à évacuer, émises en plusieurs fois, ou encore une impression d’évacuation incomplète. Un délai supérieur à deux jours entre deux selles peut se produire sans cause ou à l’occasion d’un voyage.


à une constipation de plusieurs jours fait souvent suite l’émission d’excréments déchiquetés ou liquides, pouvant être appelée diarrhée, parfois accompagnée de quelques glaires mais pas de sang (Figure : fausse diarrhée), Les selles sont de couleur marron, rarement claires. Elles ne sont pas toujours suivies du soulagement des douleurs et ne laissent pas toujours l’impression que les intestins se sont évacués complètement.


Ballonnement et météorisme


Les crises s’accompagnent souvent d’une sensation de tension de l’abdomen que le sujet définit comme un excès de gaz. Ce ballonnement coïncide souvent avec un météorisme (voir le lexique ci-dessous) parfois impressionnant.


Ce fait se produit souvent en peu de temps, parfois en moins d’une heure, principalement après un repas ou le soir et il inquiète le sujet et son entourage. Les vêtements serrés à la taille deviennent alors insupportables.


Lorsque le gonflement est important et les douleurs intenses, a fortiori si le sujet est constipé depuis plusieurs jours, l’inquiétude grandit et il peut faire craindre une occlusion. C’est parfois aux Urgences de l’hôpital que des examens parviennent à écarter ce diagnostic.

Ainsi cette maladie tout à fait bénigne est une cause possible d’inquiétude et de recours en urgence aux médecins.


Gaz


Plusieurs faits concourent à ce que le patient leur attribue les symptômes : le gonflement de l’abdomen, le soulagement fréquent après l’émission d’un pet, sa conviction qu’il irait mieux après l’expulsion de plus de gaz, des borborygmes* pouvant être entendus par l’entourage.


Évolution par poussées


L’évolution n’est pas stéréotypée ; chacun souffre d’une manière qui associe diversement les troubles décrits plus haut, et qui varient d’une poussée à l’autre. La plupart du temps, les symptômes sont mineurs entre les crises, mais il arrive qu’il n’y ait pas de réelle sédation (voir le lexique ci-dessous).


Les circonstances qui déclenchent ou favorisent les poussées pourraient être l’alimentation, des épisodes de constipation ou des périodes d’anxiété. Certaines poussées n’ont cependant aucune circonstance qui les favorise, ce qui est déconcertant et même irritant pour le sujet qui souffre.


Troubles associés


Les symptômes qui suivent ne font pas partie du syndrôme de l’intestin irritable. Pourtant les sujets atteints de syndrome de l’intestin irritable s’en plaignent plus que d’autres. Certaines sensations désagréables témoignent de troubles de la sensibilité d’organes digestifs, d’autres pourraient résulter d’une attention accrue portée à des douleurs auxquelles on ne se soucie pas en général.


Troubles dyspeptiques

C’est une gêne ressentie dans le haut de l’abdomen en relation avec les repas.


Borborygmes

Également appelés gargouillis, ils sont audibles par l’entourage et peuvent être très gênants. Ils peuvent cependant se produire chez n’importe qui.


Mauvaise haleine

C’est un symptôme indépendant mais qui peut être associé et renforcer l’idée qu’il provient de l’intestin. Son mécanisme est en fait complexe et les causes diverses : hygiène bucco-dentaire, maladies du nez et de la gorge ou des bronches et des poumons.


Hémorroïdes

Le terme est souvent employé pour tous les symptômes provenant de l’anus. Bien qu’ils soient « mal placés » et malgré la légitime pudeur de montrer cette partie du corps, ces troubles doivent conduire à consulter un gastroentérologue pour mettre en route le traitement adapté.


Insistons sur le fait qu’une hémorragie par l’anus, de sang rouge ou noir, avec ou sans caillots, même de petite abondance, même une seule fois et seulement sur le papier, avec ou sans douleur, doit toujours être signalée au médecin et conduire à des investigations spécialisées.



Troubles urinaires

Ils sont eux aussi « fonctionnels », c'est-à-dire qu’on ne trouve pas d’infection urinaire et que le médecin ne décèle aucune anomalie. Aussi bénins que gênants, ce sont des pesanteurs sur la vessie ou des envies fréquentes d’uriner certains jours ou dans certaines circonstances.


Douleurs gynécologiques

Des douleurs ovariennes et des règles douloureuses se produisent plus souvent chez les femmes souffrant de colopathie fonctionnelle.


Maux de tête

Il existe aussi, fréquemment associés, des maux de tête ou de véritables migraines.


Douleurs rhumatismales

Certains auteurs signalent chez ces patients des plaintes rhumatismales. Ce sont des douleurs des articulations et des tendons de muscles, groupées sous le vocable de « fibromyalgie ».


Circonstances favorisant les poussées


Alimentation

La première réaction d’une personne qui a mal au ventre, ayant ou non un syndrôme de l’intestin irritable, est de se demander quel aliment pourrait en être la cause. Et les écrits ne manquent pas sur les intolérances, à l’origine d’innombrables pourvoyeurs de conseils et d’interdictions. à côté de susceptibilités individuelles, certains aliments sont incriminés par la plupart des patients. Nous commencerons par ceux-là.


Aliments riches en fibres

Ils contiennent des sucres complexes dont la structure chimique est telle qu’ils ne sont pas digérés dans l’intestin grêle. De ce fait, ils arrivent non modifiés dans le côlon, mais ils n’iront pas plus loin. Ils sont en effet attaqués par les bactéries qui s’y trouvent, munies des enzymes qui nous font défaut.


Cette digestion par les bactéries qui est une fermentation (voir le lexique ci-dessous) produit des dérivés pouvant être absorbés par le côlon, des gaz et d’autres substances accroissant le volume contenu dans le côlon, stimulant son péristaltisme*.


De ce fait, les fibres sont utilisées pour le traitement de la constipation. Cependant, chez les sujets qui ont un syndrôme de l’intestin irritable, les fibres déclenchent des douleurs et des ballonnements. La réaction douloureuse se produit à partir d’une quantité seuil qui varie d’un sujet à l’autre.


Lait et laitages

Le lait contient lui aussi un sucre, le lactose, pour lequel le nourrisson est pourvu d’une enzyme intestinale, la lactase. Grâce à elle, le lactose est scindé chez lui en deux molécules de nutriments qui sont absorbées dans l’intestin grêle et qui lui fournissent l’énergie dont il a besoin. Chez lui, le lactose n’arrive pas au côlon.



Lait et laitages

Cette enzyme diminue au cours de la croissance et elle fait défaut chez beaucoup d’adultes. L’absence complète de lactase a été constatée chez environ dix pour cent des individus des pays occidentaux et chez quarante à cinquante pour cent des adultes au Japon et en Thaïlande.


Les personnes qui ont mal au ventre après avoir bu du lait ont presque toujours une insuffisance en lactase de leur intestin grêle, ce qui n’est pas pathologique. Une sensibilité excessive du côlon réduit la tolérance au lait. Il est, dans ce cas, facile de ne plus souffrir.


Les laitages, yaourts et fromages, ont subi une fermentation par des bactéries lactiques et ils ne contiennent presque plus de lactose. Il est recommandé de ne pas en réduire sa ration alimentaire car ils sont notre source principale de calcium.


Aliments allégés en sucre

Des aliments ou friandises contiennent des produits simulant le goût du sucre sans en contenir dans le but de réduire la teneur en calories. Les produits dont l’édulcorant est l’aspartam n’offrent aucun inconvénient dans cette maladie.

En revanche, les aliments allégés contenant des hydrates de carbone non absorbés par l’intestin grêle accroissent les fermentations* dans le côlon. Les boissons, les confiseries et les chewing-gums ainsi allégés peuvent entretenir les douleurs chez le sujet souffrant de syndrome de l’intestin irritable.


Épices

Les épices fortes comme le poivre, la harissa, le piment piquant ou le curry, etc. peuvent provoquer des douleurs associées ou non à de la diarrhée par irritation intestinale. Il nous semble excessif de les exclure systématiquement. Nous pensons que chacun doit, se connaissant, simplement en limiter la consommation.


Chocolat

Il provoque une constipation chez beaucoup de personnes.


Alcools

Les alcools étant absorbés par le tube digestif dès qu’ils arrivent dans l’estomac et dans l’intestin grêle. Ils n’ont pas de répercussion sur la colopathie fonctionnelle.


Eau

Certains sujets atteints de cette maladie préfèrent les eaux plates aux eaux gazeuses qu’ils accusent d’augmenter leur ballonnement.


Médicaments


Les sujets qui souffrent de colopathie peuvent tolérer plus mal que d’autres les anti-inflammatoires (voir le lexique ci-dessous). Chez eux le choix pourrait être d’avoir mal au ventre pour avoir moins de douleur rhumatismale, lombalgies ou autres : un dialogue avec le médecin est conseillé.



Stress


Il paraît évident que les intestins réagissent au stress (Voir le lexique ci-dessous) comme tout l’organisme. Le stress peut donc accentuer les douleurs.


Répercussions psychologiques de la colopathie


La maladie procure une altération notable de la qualité de vie (voir le lexique ci-dessous) qui a été reconnue et évaluée dans plusieurs études.


Lorsqu’une dyspepsie, des céphalées, des douleurs rhumatismales ou autres se surajoutent aux symptômes du côlon irritable, elles accentuent les soucis de santé sans solution, qui encombrent déjà la vie de ces patients.


De plus, sans anomalie objective, les plaintes occasionnent souvent dans l’entourage l’évocation d’une origine psychologique. Une fois qu’on s’est entendu dire que « c’est dans la tête » puisqu’on n’a « rien » trouvé, on n’a en général pas envie de se plaindre. Il en résulte une impression de solitude que peuvent éprouver ces sujets, enfermés en quelque sorte avec leur maladie.


Consultation médicale


Étant donné l’intensité de la gêne occasionnée par cette maladie, le médecin est consulté à plusieurs reprises par certains de ces patients. Il arrive aussi que plusieurs praticiens soient successivement consultés.


Le médecin récapitule l’histoire de la maladie et il se fait assez rapidement une idée sur la nature fonctionnelle des troubles. Cependant, même si l’examen clinique est rassurant, il ne peut pas exclure une maladie sous-jacente sans le concours d’investigations complémentaires. Les examens demandés le plus souvent sont l’échographie abdominale (voir le lexique ci-dessous) et la coloscopie (voir le lexique ci-dessous), dont la prescription, ainsi que celle d’autres examens, est motivée par la recherche d’une cause tangible, organique.


La coloscopie est faite dans l’hypothèse d’une maladie pouvant donner des symptômes similaires à ceux de la colopathie fonctionnelle : chez le sujet jeune, c’est la maladie de Crohn, et, chez le sujet âgé, une cancer colique.


Les investigations complémentaires peuvent amener à la découverte d’anomalies fortuites dont le médecin aura à juger de la relation de cause à effet avec les symptômes et l’ensemble des signes cliniques. Les polypes rectocoliques (voir le lexique ci-dessous) ne donnent aucune douleur.


La chronicité des symptômes auxquels le malade s’est habitué peut retarder le diagnostic d’une maladie récente.



Traitement


Il n’en existe pas qui soit capable de guérir la maladie ; les médicaments visent seulement à soulager les symptômes. Cela signifie que le traitement est à adapter aux troubles du patient et qu’il nécessite de sa part patience et participation. Car le traitement est à prendre tous les jours, tout au moins pendant la poussée.

Il faut traiter la constipation ou la diarrhée, les douleurs abdominales, et prendre en charge l’anxiété.


Traitement des douleurs

Le traitement de la douleur est très important ; il faut cependant reconnaître qu’il n’est pas très efficace dans la colopathie fonctionnelle.


Antispasmodiques

Ces médicaments sont très utilisés. Bien qu’ils méritent d’être à portée de main du patient, leur efficacité est assez limitée car les symptômes de la colopathie fonctionnelle ne sont pas seulement dus à des spasmes, contractions excessives, mais plutôt à l’excès de perception d’un péristaltisme* pouvant être normal. Certains parmi eux peuvent être achetés sans ordonnance.


Psychotropes

On a démontré une certaine efficacité des anxiolytiques et des antidépresseurs à petites doses sur de longues périodes. On comprend que certains patients soient réticents à utiliser des médicaments pour soigner leur esprit alors que leurs symptômes sont intestinaux.


Sommeil

Le sommeil met l’intestin au repos. Le ballonnement douloureux du soir ne trouve souvent sa solution que lorsque le sujet est au lit et que son ventre s’apaise avant ou par l’assoupissement.


Bouillotte

Beaucoup de mes patients ont constaté que le fait de se coucher et d’appliquer sur le ventre une bouillotte est un moyen simple et efficace pour soulager une crise de douleur et de ballonnement. Il existe actuellement des bouillottes sèches à réchauffer quelques minutes au micro-ondes.


Traitement de la tension psychique


Nous abordons là un domaine où a cours un grand nombre d’opinions, d’influences, de méthodes et de modes. Toutes visent à rétablir un équilibre convenable entre le corps et l’esprit et à évacuer ou gérer ce qu’il est convenu d’appeler le stress*.


Relation médecin malade

Le médecin se pose forcément à un moment ou à un autre la question d’une maladie qui prendrait le masque de la colopathie et qu’il ne faut pas manquer de diagnostiquer. Nous en avons vu plus haut les principales.



Relation médecin malade

Le patient peut déduire qu’il n’a « rien » ou que sa maladie est imaginaire lorsque les examens complémentaires sont normaux, ce qui est faux. Car, la colopathie, bien que de cause inconnue, n’est pas une maladie mentale.


La relation avec son généraliste est à nos yeux la première et la plus importante des étapes pour le patient. Le persuader que sa maladie est fonctionnelle et l’aider à cesser de croire que seule une maladie grave peut faire autant souffrir, relèvent des qualités de communication du médecin. Elle implique aussi la confiance accordée par le patient.


Autres méthodes médicales et paramédicales

Ce sont des méthodes destinées à réduire les perceptions nocives et à donner aux sujets un bien-être confondant le corps et l’esprit. Nous ne ferons que citer l’hypnose ericksonnienne, la relaxation, le yoga, etc.


D’autres méthodes comme l’homéopathie, l’acupuncture, le traitement par ostéopathie, la médecine chinoise, ne sont pas développées faute de compétence de notre part. Les spécialistes de ces thérapies voudront bien nous en excuser.


Nous devons insister cependant sur le fait que l’indication de méthodes à visée psychothérapeutiques ne découle pas à notre avis du seul fait de souffrir de colopathie fonctionnelle.