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Lexique

Coloscopie

La coloscopie est un examen qui permet l’exploration visuelle du rectum et du côlon à l’aide d’un endoscope souple introduit par l’anus (Figure : appareil digestif) La coloscopie courte ou rectosigmoïdoscopie explore le rectum et le côlon sigmoïde, et elle se fait sans sédation (voir ci-dessous). L’iléo-coloscopie explore tout le côlon et les dernières anses grêles. Elle exige un lavage colique par l’ingestion la veille de quatre à cinq litres d’une solution de macrogol, produit de synthèse non absorbé par l’intestin grêle ni par le côlon. Une sédation (voir ci-dessous) ou une anesthésie générale est nécessaire. L’examen non invasif du côlon par coloscanner ou coloscopie virtuelle est en cours d’évaluation de coût et d’efficacité.


Fermentation

Dégradation de substances organiques, en particulier des sucres complexes, par des microorganismes (levure, bactérie, etc.) qui utilisent l’énergie libérée. La fermentation se produit dans un milieu dépourvu d’oxygène contrairement à la respiration par les cellules de nos organes, irrigués par le sang des artères. L’homme utilise les produits finals de nombreuses fermentations, comme ceux de la fermentation alcoolique.


Péristaltisme

Ce sont des contractions coordonnées des muscles de la paroi du tube digestif assurant la progression du contenu de la bouche vers l’anus.


Sédation

Synonyme de soulagement, c’est l’atténuation ou la disparition des symptômes, spontanée ou thérapeutique, Ce mot est aussi utilisé pour désigner le traitement qui vise à atténuer la douleur et la conscience pour qu’un patient supporte un examen désagréable, pénible ou douloureux.

La constipation est un trouble fréquent à tous les âges. Il touche plus la femme que l’homme. Il s’est toujours vendu en pharmacie un grand nombre de spécialités vendues sans ordonnance et il passe à la télévision de nombreuses publicités pour des produits visant à pallier cet ennui. Depuis toujours on a préconisé des traitements pour évacuer les l’intestins : clystères et laxatifs sont à la base d’une médecine qui remonte à l’antiquité.


On définit en médecine la constipation par le fait d’avoir trois ou moins de trois besoins de se présenter aux toilettes par semaine. La rareté des exonérations peut être bien tolérée : on connaît des histoires de marins qui n’ont pas été aux toilettes pendant les jours ou les semaines passés en mer.


Le nombre de selles par semaine n’est donc pas la raison pour laquelle on prend un médicament. Ce sont plutôt deux inconvénients : douleurs de ventre ou un inconfort désagréable associés à des crises de ballonnements, et des efforts d’évacuation soumettant l’anus à une contrainte pourvoyeuse d’« hémorroïdes ». Bref, on ne soigne pas le « nombre de selles » mais les troubles provoqués par leur attente ou par les difficultés de leur évacuation.


En cas de constipation habituelle, il est préférable que le traitement soit quotidien et régulier. Il ne faut pas craindre que l’organisme ne « s’habitue » ; les médicaments de la constipation n’entraînent pas d’accoutumance. N’étant pas absorbés et restant dans l’intestin, ils ne provoquent pas non plus d’effets indésirables pour l’organisme à condition de respecter la dose prescrite.


Exonération normale


Alors que les aliments sont digérés et mettent quelques heures à atteindre le gros intestin (Figure : appareil digestif), celui-ci s’évacue partiellement tous les jours, par l’effet conjoint du péristaltisme du côlon sigmoïde, l’augmentation de la pression dans l’abdomen due à la contraction des muscles de la paroi, et la relaxation du sphincter (voir le lexique ci-dessous) de l’anus (Figure : défécation normale).


Objectif du traitement


L’idéal est d’avoir une selle tous les jours ou tous les deux jours, émise sans effort, et d’obtenir ensuite une impression de soulagement du ventre. Chez une personne constipée habituelle, il faut souvent plusieurs jours aux médicaments pour être efficaces ; ce ne sont pas des purges. Elles donnaient une diarrhée violente et surtout le sentiment d’avoir « purifié » son organisme. Ce concept n’a plus cours en médecine, mais des sectes et gourous recrutent encore des adeptes, constipés ou non, épris de pureté. Une participation personnelle conseillée est de répondre immédiatement à toute sollicitation de l’intestin : la présentation aux toilettes ne doit jamais être remise à plus tard.


Régime riche en fibres


Nous ne pensons pas raisonnable d’édicter un régime contraignant pour une maladie susceptible de durer toute la vie. Nous savons qu’aucun régime n’est suivi s’il n’est pas pratique, adapté aux goûts et aux conditions de vie de la personne. Les fibres sont des sucres complexes. Ils augmentent le volume du contenu du côlon en y provoquant des fermentations (voir le lexique ci-dessous) qui maintiennent l’hydratation des matières.


Les fibres sont contenues dans les légumes, les fruits, le pain et les céréales. La quantité de fibres est à adapter soi-même car en excès elles sont fautives de ballonnements mal tolérés surtout chez une personne souffrant du syndrome du côlon irritable.


Le tableau ci-dessous donne quelques indications utiles :


Teneur en fibres de quelques aliments


Aliments g fibres / 100 g
Pain, baguette 3,5
Pain complet 7
Pâtes cuites 2
Pommes de terre cuites à l'eau 1.3
Riz blanc cuit 0,5
Riz complet cuit 1,4
Lentilles cuites 7,8
Haricots blancs cuits 8
Carottes cuites 2,7
Épinards cuits 3
Courgette cuite 1,4
Chou vert cuit 2,8
Laitue crue 1,5
Biscuit, petit beurre 1,7
Céréales ± sucrées 1,7
Muësli 7,1
Pomme non pelée, fraîche 2,1
Orange fraîche 1,8
Fraise 2,2
Framboises 6,7
Melon 0,9
Figues sèches 11
Amandes 15
Cacahuètes 8,2
Noix 5,9

Aliments n’en contenant pas ou presque pas


Lait et laitages, beurre, huile, œufs, viande, poisson, fromages.


Médicaments


Tous les médicaments ont pour objectif de ramollir le contenu du côlon et d’en accroître le volume. Ce faisant, ils stimulent le péristaltisme (voir le lexique ci-dessous) et favorisent l’expulsion des excréments.



Lubrifiants


Certains sont des sucres non digérés dans l’intestin grêle et arrivant de ce fait au gros intestin (lactitol, lactulose, sorbitol, etc.). Ils agissent en étant fermentés par les bactéries du côlon.


Le macrogol, molécule synthétique non absorbée par l’intestin grêle ni par le côlon, non fermentée dans le côlon, a une forte capacité de garder l’eau et elle accentue le volume du contenu colique. Elle est d’ailleurs prise en grande quantité dans des solutions ingérées en quelques heures pour le lavage des intestins avant la coloscopie (voir le lexique ci-dessous).


Mucilages


En augmentant le volume du contenu colique, les mucilages provoquent en réaction un péristaltisme (voir le lexique ci-dessous) qui aboutit à la défécation. Peu attaqués par les bactéries intestinales, ils ont l’avantage sur les fibres alimentaires de ne pas provoquer de fermentation ni d’augmenter de la production de gaz.


Laxatifs irritants, appelés aussi stimulants


Il existe plusieurs extraits de plantes (séné, casse) et plusieurs molécules de synthèse capables de favoriser la défécation. Présentés sous forme de comprimés, ils sont d’utilisation facile. Il vaut mieux ne pas y recourir de façon quotidienne, mais plutôt occasionnelle. Leur usage prolongé à des doses excessives dans l’espoir fallacieux de maigrir est dangereux, comme c’est d’ailleurs le cas de tous les médicaments.


Laxatifs à usage rectal


Les suppositoires permettent d’évacuer les selles qui stagnent dans le rectum. Des micro-lavements, présentés en capsules, ont le même effet. Certaines personnes ont recours à ces méthodes ; nous préférons agir sur l’ensemble du côlon avec un médicament pris par voie orale.


Les petits conseils entre amis ou en famille


Beaucoup de personnes se sont fait une opinion sur la meilleure façon de libérer les intestins et elles préconisent volontiers ces petits moyens à leur entourage :


Boire beaucoup

L’organisme d’une personne déshydratée a tendance à retenir l’eau disponible, même celle qui est contenue dans les intestins. Cette situation de crise ne concerne pas notre propos car dans ce cas la constipation est une conséquence accessoire d’un état pathologique grave.


Chez un sujet normalement alimenté, un apport d’eau supplémentaire, si abondant soit-il, n’accroît pas l’hydratation des matières fécales : l’eau est absorbée principalement dans l’intestin grêle avant d’atteindre le côlon (Figure : appareil digestif). L’eau passée dans le sang est ensuite captée par les reins et passe dans les urines.


La prise de beaucoup d’eau est donc un bon traitement préventif de la cystite et des calculs urinaires ; ce n’est pas un traitement de la constipation.

Huile d’olive le matin

La prise d’huile évacue la vésicule biliaire. La bile ainsi déversée dans l’intestin peut, chez certaines personnes, déclencher le besoin d’aller à la selle. Mais, cette recette n’a pas de pouvoir spécifique : un petit-déjeuner a le même effet.


Se présenter aux toilettes à heures fixes

Aller aux toilettes tous les jours à la même heure est inutile, en plus d’être fastidieux.


Fumer une cigarette au petit-déjeuner

Certains fumeurs attribuent à la première cigarette de la journée l’envie d’aller aux toilettes. Ce n’est pas une raison pour devenir fumeur en plus d’être constipé.


Exercice physique le matin

L’exercice comporte des contractions des muscles de l’abdomen et peut de ce fait déclencher un besoin d’aller aux toilettes chez une personne qui a un transit normal. Certains patients tirent profit des massages de l’abdomen. Aucune étude n’a démontré l’efficacité des massages chez le constipé.


Lavements

Avec la saignée, les grands lavements à l’eau ont été depuis des siècles le principal traitement de tous les maux qu’on ne savait pas définir, au temps où le médecin examinait longuement les urines, la langue, le teint et palpait le pouls.


Ces lavements n’ont pas leur place dans le traitement des maladies au long cours que sont la constipation et la colopathie fonctionnelle. Leur usage pour évacuer des prétendues toxines ou autres miasmes sont de pure fantaisie. Ils sont édictés par de grands imaginatifs épris de propreté suivis par des personnes en quête de croyances.


Traitement de la diarrhée alternant avec la constipation


Le fait d’avoir des selles liquides ou déchiquetées à plusieurs reprises dans la journée est qualifié de diarrhée. Il est utile de comprendre que les résidus déversés par l’intestin grêle dans le côlon sont liquides et que celui-ci réduit leur volume en les déshydratant tout au long de leur parcours jusqu’à l’expulsion. Il suffit que le transit dans le côlon soit rapide pour que la selle soit liquide.


Inversement, irrité par des excréments qui ont stagné trop longtemps à son contact, non loin de la sortie, le côlon réagit en sécrétant du mucus et expulse des matières déchiquetées ou molles, re-liquéfiées et qu’on appelle aussi diarrhée (Figure : fausse diarrhée).


Le traitement consiste à faire appel aux médicaments de la constipation capables de régulariser le transit, à prendre tous les jours, comme cela a été décrit plus haut.


Fécalome


C’est une complication de la constipation.

Le fécalome (Figure : fécalome) est un amas de matières fécales dures qui s’est accumulé dans le rectum (Figure : appareil digestif) C’est une des complications de l’alitement du vieillard à l’occasion d’une maladie.



Symptômes


Le plus souvent la personne se plaint de ne plus pouvoir évacuer ses excréments depuis plusieurs jours. Le ventre est gonflé et il fait mal. On craint une occlusion intestinale et c’est pour cette raison qu’on appelle le médecin.

Le deuxième aspect est à l’inverse une « diarrhée », besoin fréquent et émission de faible volume, et même une souillure fréquente de la literie faisant penser à une incontinence.


C’est très souvent un sujet âgé, alité, éventuellement fébrile et ayant perdu l’appétit. Il a souvent pris des médicaments favorisant la constipation, comme des psychotropes ou un dérivé de la morphine. Le sujet est parfois en convalescence postopératoire.


Consultation médicale


Les deux façons qu’a cet incident de se présenter peuvent donner lieu à des descriptions très diverses par le malade ou par les personnes qui s’occupent de lui. Le médecin pourrait évoquer bien des diagnostics, mais il s’en remet d’abord à un examen simple, le toucher rectal, consistant à introduire dans l’anus du malade l’index protégé d’un doigtier lubrifié. Le fécalome, qui remplit le rectum, est immédiatement senti et ne peut être confondu avec une maladie.


L’évacuation se fait par l’anus, d’abord au doigt, par le médecin ou par un autre soignant. Dès qu’on le peut, on administre des lavements peu abondants et réitérés. Ce qui reste du fécalome est ensuite évacué par la prise d’une solution de macrogol comme pour préparer le côlon à la coloscopie (voir le lexique ci-dessous).


Prévention


Il faut assurer au sujet un transit régulier afin d’éviter que se reproduise un incident éprouvant pour le malade et pour le personnel soignant.


Un traitement préventif de la constipation doit être associé à la prescription d’un antalgique morphinique.